Un soir le temps sera venu De chevaucher la branche velue Sur les chemins du Vent. L’œil de la chouette clignera, La martre feulera Et la renarde aboiera un rire. Alors la fenêtre du grenier Sera déverrouillée et poussée Et le toit s'offrira aux pieds nus. La laine couleur de Nuit Masquera la peau pâle qui luit Sous la Lune ardente et cornue. La chevelure, folle étoffe brune, S'emmêlera de brume Dans l'ivresse de l'envol. (c) 24 août 2016
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Je te salue, Seigneur, Des bois et des torrents. Pattes velues et puissantes Martelant l'humus nourricier, Rire de sage et de sauvage Répercuté par les grottes et falaises. Profonde verdure d'ombre et de lumière Où la frontière et l'unité se rejoignent. Je te salue, Seigneur, Des arbres et des cascades. Grand roi des tombes et des brasiers, Couronné de ramure et de feuillage, Sentant le sang, le musc et la pluie. Ta course entre les troncs Fait naître les Vents, tomber les grêlons, Hurler les loups et les femmes. (c) 20 juin 2013
Léger le pas de ce géant
Blanc et noir mais qui s'annonce en nuances de feu. Il a fait sentir son approche Dans le rougeoiement des pommes dodues. Mais on le croyait loin encore : Il faisait doux, le Soleil chauffait bien la Terre. L'Ombre a avalé le jour Et en une Nuit la peau a frémi sous l'air froid. La respiration exhalée se voit Et les arbres, silencieux hérauts, sonnent son triomphe. Noir et décharné, Il porte cependant en couronne des fruits nombreux, Des feuilles écarlates Et la douceur, la mollesse des vêtures douillettes. Hiver ! L'équinoxe a passé, te voilà, je te sens... L'esprit poétique est une malédiction !
S'écria en riant la fille aux lèvres de sorbe. Et les mots se formaient dans sa tête À la croisée d'un oiseau, d'un arbre, de tout Et c'est une foule bigarrée et sonnante Qui coulait entrelacée de sa bouche chantante. J'erre dans ce monde souillé, Sali par l'avidité et l'égoïsme. Où est la beauté ? Je me fraie un chemin entre les faces Hideuses de pantins médiocres. Où est la vérité ? Le bruit atroce des véhicules Tue l'oiseau autant que leurs roues. Où est la musique ? J'effleure des tiges stériles Qui portent des épis boursouflés. Où est la verdure ? Je contemple la demi-mesure, Les faux-semblants des conversations. Où est l'absolu ? (c) novembre 2012
Petite fenêtre dans le brouillard. Se forment deux jambes de pensée : Elles franchissent la porte, Bois au front, rêve couronné, Et vont courir les temps, Les brumes et les vents. Le corps est enfermé Mais libre de l'intérieur : Il court les chemins de nuées, Rit, sauvage dans le vert Et boit la Vie à même la Terre. (c) 06 août 2013
J'ai dans le cœur un champignon, Une amanite rouge comme le sang de Vie. Elle affûte le fil de ma lame, Ouvre mon oreille à la langue des Corneilles Et fait pousser drue ma chevelure. (c) décembre 2012
La neige fond à peine Qu'il court déjà les chemins Forestiers. Epieu dans sa poigne, Corps solide et odeur musquée : Chasseur. Louve féroce ou lynx agile, Toujours libre, Sauvage. Crocs luisant dans l'ombre Et yeux semés d'étoiles : Bête. Il l'a repérée, S'éveillent ses instincts Prédateurs. Elle l'a vu et sourit, Sûre de sa force Indomptée. Il lance son arme Et ainsi perd le jeu Régénérateur. Pas blessée, épanouie, Elle l'a plié à sa moitié Animale. à l'Ent
(c) 25 mars 2013 Le regard s'engouffre sous la sylve, Sinue entre les troncs bruns et nus, Porté par le Vent. Les paupières sont closes Mais les yeux de l'âme voient loin. Presque invisible dans l'obscurité Naissante du crépuscule hivernal, Une silhouette songe contre un arbre. A l'approche de la pensée, Elle relève la tête. Luisent deux éclats : L'or pâle d'une crinière Et un sourire silencieux. (c) 2012
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Prose poétique sur la Nature et ses mystères
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Juillet 2021
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